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Programme de recherche Plath-Inv : IEES Paris étudie le ver brésilien envahisseur "Obama nungara"

Publié le 14 mai 2019

Avec le printemps, le ver "Obama nungara" est de retour. En France, il est maintenant présent dans plus de 70 départements contre 60 il y a encore quelques mois. Il apparaît aujourd'hui comme une menace potentielle pour la biodiversité prise très au sérieux par les chercheurs spécialistes de l'Institut d'Ecologie et des Sciences de l'Environnement de Paris (IEES Paris), laboratoire de la faculté des sciences et technologie et membre de l'OSU-EFLUVE.

Date(s)

le 7 mai 2019

Les plathelminthes terrestres invasifs ont été très récemment signalés en France métropolitaine. Une enquête basée sur la science participative a montré que 10 espèces y étaient actuellement présentes. L’une d’entre elles, l'Obama nungara, a envahi plus de 70 départements. D'une taille d'environ 5 cm, de couleur marron et d'aspect un peu gluant, son signalement se limite pour le moment aux jardins, jardineries et espaces verts urbains. L’invasion par les plathelminthes pose la question de leur régime alimentaire et des conséquences de cette invasion sur les populations indigènes de proies qu’ils consomment.

Sur les îles britanniques, il a été montré que la prédation des plathelminthes pouvait entraîner des réductions sévères dans les populations de vers de terre. Les plathelminthes terrestres échappent également à tout type de prédation, grâce à la présence de substances chimiques répulsives ou toxiques. La tétrodotoxine (TTX), une neurotoxine très puissante, a récemment été mise en évidence chez deux espèces du genre Bipalium qui l’utilisent pour paralyser et tuer leurs proies. Il est très probable que de telles substances chimiques participent au caractère extrêmement invasif de ces animaux.

En collaboration avec le Muséum National d'Histoire Naturelle, Virginie Roy, maître de conférences à l'Institut d'Ecologie et des Sciences Environnementales de Paris (IEES Paris), porte le projet Plath-Inv qui propose de :
- caractériser la diversité spécifique et écologique des proies vers de terre consommées par le biais d’un séquençage à haut débit des contenus digestifs de Obama nungara,
- détecter et de définir les toxines présentes chez les plathelminthes introduits en France, et plus particulièrement la TTX et ses variants.

Afin de mener à bien ce programme de recherche, les scientifiques ont besoin d'avoir le plus d'échantillons possibles qu'ils pourront analyser en découpant notamment un petit bout de l’appareil digestif des Obamas nungara en vue d’identifier l’ADN des molécules qui s’y trouvent. Ainsi, une grande collecte de vers vivants à laquelle chacun.e peut participer a été lancée. Les personnes qui souhaitent y participer doivent contacter les chercheurs participant au projet Plath-Inv qui leur indiquera alors la procédure à suivre.
 

Contact :
Virginie Roy : roy@u-pec.fr