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Dépistage de la COVID-19 à la faculté de santé : des étudiants faiblement infectés

Publié le 9 octobre 2020

Le laboratoire de virologie des Hôpitaux Universitaires Henri Mondor, avec le support des équipes COVIDIAG de l’AP-HP, ont organisé les jeudi 24 et vendredi 25 septembre une nouvelle opération de dépistage de masse de la COVID-19 auprès des étudiants et des personnels de la faculté de santé de l’UPEC. Au-delà de l’analyse de la propagation sur le campus, cette opération permet d’assurer une évaluation des tests rapides d’orientation dans le contexte du dépistage de masse de la Covid-19 en population à faible prévalence de l’infection en dépistant les étudiants en santé.

Dépistage de la Covid-19 à la faculté de Santé de l'UPEC
Dépistage de la Covid-19 à la faculté de Santé de l'UPEC

Dépister en masse les étudiants en santé

En deux jours, les personnels de la faculté de santé de l’UPEC et cinq promotions d’étudiants ont été testés soit 412 personnes. Cette campagne s’est déroulée peu de temps après l’identification de clusters chez les étudiants parisiens. La spécificité de ce dépistage est qu’il consiste en un test rapide d’orientation diagnostique (TROD) antigénique, par prélèvement nasopharyngé, récemment autorisé par le Gouvernement. Le résultat est obtenu en 20 à 30 minutes. Les cas trouvés positifs sont confirmés par PCR pour garantir un diagnostic définitif.

Cette nouvelle opération vient ainsi en complément des recommandations de test par PCR chez tous les sujet symptomatiques ou contacts d’un sujet infecté. Elle a pour objectif immédiat d’identifier des sujets infectés asymptomatiques et l’éventuelle présence de clusters au sein de la population testée, afin de briser les chaînes de transmission. Elle vise ainsi à identifier les clusters dans la population étudiante et prendre les mesures nécessaires. Les résultats de ces tests contribuent à la phase d’évaluation des tests antigéniques et sont transmis à cet effet aux autorités sanitaires.
 

Tester le test antigénique pour soulager les PCR et alléger les délais de résultats

Cette opération est le fruit d’un accord entre l’UPEC et l’APHP avec le laboratoire de virologie qui réalise cette opération. Son objectif final est d’expérimenter la faisabilité des tests antigéniques en masse, de valider la procédure et l’acceptabilité ainsi que d’évaluer la sensibilité et la spécificité du par rapport à la PCR dans le contexte du dépistage de masse en populations à faible prévalence de l’infection. Ces tests permettent de ne pas exercer une pression supplémentaire sur les laboratoires et pour pouvoir enclencher rapidement des mesures appropriées.

De nombreuses autres opérations similaires seront réalisées au cours des prochaines semaines sur différentes cibles de dépistage de masse. La campagne vise ensuite à être étendue largement sur le pays. Elle est encadrée par un décret du Ministère de la Santé sur la responsabilité des ARS qui choisit ses opérateurs, en l’occurrence l’APHP.
 

Dépister, et sensibiliser - une dynamique au cœur de l’action des Universités

Les résultats de cette campagne se révèlent assez rassurants : sur les 412 personnes PCR testées, deux TROD + ont été ajoutés : un avec une forte charge virale (20), l’autre avec une faible (29). Deux résultats supplémentaires étaient PCR +, mais TROD- ; les deux avec faible charge virale. Le message de prévention et de strict respect des gestes barrières semblerait donc être passé auprès de la population étudiante.

Ces taux de positivité Covid très faibles pourraient s’expliquer par un comportement plus vertueux, solidaire, et responsable des étudiants en médecine né de leurs contacts avec la maladie et ses conséquences lors des stages cliniques et de leur mobilisation remarquable durant l’acmé de la crise Covid.

« L’épidémie de COVID ne peut être contenue dans les campus que par le respect des mesures barrières et de la distanciation, l’enseignement hybride, la responsabilisation des étudiants, des enseignants et des administratifs. L’engagement collectif doit durer », déclare le Professeur Pierre Wolkenstein, Doyen de la Faculté de Santé de l’Université Paris- Est Créteil.

Cette campagne sur un campus santé est d’autant plus essentielle qu’en septembre un cluster avait été identifié chez les étudiants en 2ème année de médecine à Sorbonne-Université. Une première campagne par PCR s’était même déroulée le 11 septembre, avec l’aide de l’AP-HP et avait montré 13,5 % de cas positifs, soit deux fois plus que dans les populations testées en Ile-de-France.