Zoom sur le Mag : le sport à l'UPEC engage ses communautés

Publié le 28 juin 2024

Que ce soit dans la formation des futurs professionnels du sport, dans la recherche, mais aussi par la diffusion de l’activité physique à tous les publics de l’UPEC, l’université est en première ligne côté sport. Trois spécialistes nous partagent leur vision de l'enseignement du sport aujourd'hui.

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L’UPEC s’engage activement dans la promotion du sport à travers la formation des professionnels, la recherche et l’organisation d’activités pour tous. En intégrant les valeurs d’inclusion, de santé et d’impact social, l’université montre que le sport peut être un puissant vecteur de changement et de cohésion communautaire. En cette année olympique, trois spécialistes nous offrent leur point de vue sur ces sujets. 


Guillaume Dietsch : former des éducateurs polyvalents pour un sport inclusif et culturel

Ancien professeur d’EPS dans le secondaire, Guillaume Dietsch oriente sa formation et sa recherche sur la résonance des valeurs sociales dans le sport. Enseignant en STAPS, il aborde dans ses cours les sciences sociales et le lien entre sport et santé. Il évoque pour nous l’histoire d’une formation d’excellence qui a beaucoup évolué dans ses valeurs en quelques décennies. 

Historiquement, l’éducation physique et sportive (EPS) était orientée vers la performance et le dépassement de soi. Depuis 1981, avec la création du DEUG STAPS et des UFR spécifiques, l’approche a évolué vers une éducation plus polyvalente, axée sur l’accès à la culture, le développement de la motricité et la santé.  Aujourd’hui, les professeurs d’EPS doivent être experts en éducation et capables de s’adapter à des publics diversifiés. Ils doivent également intégrer des sports variés dans leur enseignement, allant des activités traditionnelles aux sports de pleine nature et aux formes artistiques comme le breakdance et les arts du cirque.

Selon Guillaume Dietsch, "il y a une nécessité d'augmenter la pratique sportive des jeunes, notamment hors STAPS, car les politiques de santé mentale et physique concernent tous nos étudiants. Cela répond à une vision holistique de la santé selon l'OMS, englobant le bien-être physique, mental et social."


En effet, le sport est désormais vu comme un levier d’impact social, visant à promouvoir l’égalité, repenser les pratiques pour qu’elles soient plus durables, et encourager une relation plus respectueuse de l’environnement. Des initiatives comme le plogging (ramassage de déchets en courant) illustrent cette évolution.

Un mot sur Paris 2024 : "C'est la première fois que les termes « olympiques » et « paralympiques » sont systématiquement associés, ce qui est une preuve symbolique que ces Jeux reflètent une évolution vers plus d’inclusion. Au STAPS, les Jeux olympiques et paralympiques ont été abordés par des semaines dédiées, des expositions, mais surtout par l'intégration des thématiques olympiques dans les contenus de formation (...). L'objectif est de former les futurs professionnels à ces enjeux au-delà de l'événement de 2024."

 

Jérôme Frigout : Vers une économie durable et une gestion éthique du sport

Avant d’enseigner à l’UPEC, Jérôme Frigout a été skieur de bosses, apnéiste, karatéka, et a travaillé comme éducateur sportif puis conseiller technique à la Fédération française de karaté. Pendant 13 ans, il a ensuite été DRH d’un club omnisports, avant d’être sollicité par l’UPEC pour enseigner en L2, et de se reconvertir comme enseignant-chercheur. Issu du monde institutionnel du sport, il porte un regard engagé et plein d’acuité sur cet univers et le sport-business, ainsi que sur les alternatives publiques et associatives au sport-spectacle compétitif.

Jérôme Frigout pointe du doigt certains paradoxes comme par exemple les bienfaits affichés du sport et les partenariats commerciaux avec des marques de malbouffe, illustrant le conflit entre promotion de la santé et intérêts économiques. Il rappelle que l’activité physique est le premier facteur de santé, devant la médication. Il plaide pour une approche de santé publique où la pratique sportive est intégrée de manière systématique.

"Le premier facteur de santé sur terre n’est plus la médicamentation, c’est l’activité physique, et le deuxième est l’alimentation. La médicamentation ferme le « podium ». En France, depuis 2016, une loi santé permet aux médecins de prescrire du sport plutôt que du doliprane, quand cela s’avère nécessaire."


Aujourd'hui les étudiants de l'UFR SESS-STAPS à l'UPEC sont formés à comprendre l’impact environnemental et sociétal du sport. Des exemples d’alternance en entreprises responsables ou en associations inclusives montrent l’intégration de ces valeurs dans leur parcours professionnel.

Un mot sur Paris 2024 :  "L’olympisme ne fait pas en lui-même la promotion des avancées sociales, de l’égalité ou de la lutte contre l’homophobie. C’est à l’intérieur de la compétition que parfois émergent des figures qui vont porter des mouvements sociaux, lorsque l’espace médiatique ne peut pas être contrôlé."


Virginie Le Hénaff : Promouvoir le sport pour tous à l’UPEC

Depuis la fin de l’année 2023, Virginie Le Hénaff, enseignante, formatrice et responsable de projets, dirige le SUAPS* (service universitaire des activités physiques et sportives), la composante chargée d’organiser des séances de sport et des événements thématiques dans toute l’université, à destination des étudiants comme des personnels. De quoi offrir à toutes les communautés de l’UPEC la possibilité de profiter des bienfaits du sport sur leur lieu de travail et d’étude.

Aujourd'hui, le SUAPS de l’UPEC propose des unités d’enseignement et d’ouverture (UEO) qui valorisent l’activité sportive dans le cursus universitaire, ainsi que des pratiques régulières et variées accessibles à tous. Des événements comme la « nuit du bien-être » et la journée olympique du 6 juin réunissent étudiants et personnels, favorisant la découverte et la pratique sportive. Ces initiatives renforcent le lien social et encouragent l’intégration de l’activité physique dans le quotidien des participants.

Le SUAPS met également l’accent sur les activités de pleine nature, sensibilisant les étudiants à leur environnement proche et aux pratiques éco-responsables. Le lac de Créteil et d’autres sites naturels sont utilisés pour des sorties et des activités en plein air.

"Se former aux questions environnementales, climatiques et sociétales à travers la pratique des activités de pleine nature (canoë, aviron, VTT, course d’orientation…) nous semble fondamental" explique Virginie Le Hénaff.

 

Concernant son ancrage, le SUAPS collabore avec différentes infrastructures locales, élargissant son maillage territorial pour inclure des sites comme Alfortville et Fontainebleau.

Un mot sur Paris 2024 :  "Les Jeux Olympiques et Paralympiques offrent une opportunité unique de promouvoir la pratique sportive. La journée olympique du 6 juin est un exemple de comment l’UPEC utilise cet événement pour fédérer sa communauté autour des valeurs du sport."